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TRIBUNE

Europe : le temps de l’union

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par Dominique de Villepin, Ancien Premier ministre
publié le 27 juin 2012 à 19h07

L’Europe doute et la France doute de sa place en Europe. Quel est aujourd’hui notre message, à l’heure où notre débat politique semble se résumer à être pour ou contre les propositions allemandes ? En fait, la France se retrouve face à son dilemme historique, pays des grandes ambitions et des grands blocages de l’Europe. Il y eut les coups de frein du non à la Communauté européenne de défense (CED) en 1954, de la politique de la chaise vide, du non au référendum de 2005, mais aussi les initiatives, avec la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), avec Messine, avec Maastricht. Nous avons toujours su répondre présent.

Nous avons su dire non quand l’Europe se fourvoyait et nous devons continuer à le faire.

Il faut regarder en face l’échec d’une méthode : celle d’une négociation dans un cénacle intergouvernemental qui a relégué l’intérêt général européen au second plan, derrière une logique de tractations et de compromis entre les intérêts nationaux. Le silence de la présidence de l’UE, de la Commission européenne et du Parlement européen ouvre un vide démocratique terrifiant. Rien de plus efficace pour fortifier les antagonismes nationaux et faire monter les populismes.

Il faut regarder en face l’échec d’une stratégie incohérente qui affirme haut et fort des principes, tout en les transgressant sans cesse. On a dit qu’il n’y aurait pas de défaut, même partiel, d’un Etat en Europe. C’est chose faite depuis un an. Qu’il n’y aurait pas d’intervention directe de la Banq