François Hollande aurait-il trouvé son maître rayon humour? Mêlant délicatesse asiatique et un sens de l'à-propos tout britannique, Aung San Suu Kyi, prix Nobel 1991, s'est amusée avec le chef de l'Etat mardi soir lors du dîner donné en son honneur à l'Elysée. Côté gouvernement, le Quai d'Orsay était présent. Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Aurélie Filipetti avaient également été conviées sous les ors de la salle des fêtes. A Hollande qui les lui présentait une à une, la résistante birmane, libérée en novembre 2010 par la junte, s'est félicitée du grand nombre de femmes ministres françaises. «Est-ce vraiment votre choix ou se sont-elles imposées», a-t-elle demandé dans un sourire au président français.
«Elle a dit ça tout doucement en se retournant vers lui. On a ri parce qu'elle semblait le chercher», raconte un convive. «Elle a un humour très discret, pas du tout exubérant, très anglais en fait», complète la ministre de la Culture. Et d'Angleterre, où Aung San Suu Kyi a étudié la philosophie et l'économie à la fin des années 60 et où elle s'est mariée avant de repartir en Birmanie en 1988, il est beaucoup question quand François Hollande, avant de passer à table, a vanté les mérites comparés de la gastronomie française et britannique.
La désormais nouvelle députée birmane depuis avril 2012 s'est alors fendue d'un petit commentaire pour assurer à son hôte que «la nourriture anglaise (s'était) beaucoup améliorée en 25 ans». Soit