Les cumulards de droite attendent avec gourmandise - et sans trop d'inquiétude - les initiatives anticumul du nouveau pouvoir socialiste. «Depuis l'élection de Hollande, c'est le grand silence sur le sujet», observe le député et maire de Saint-Quentin, Xavier Bertrand. Son collègue Edouard Philippe, député et maire du Havre, a pu vérifier que cette promesse de campagne plongeait dans l'embarras les élus PS normands : «Je n'en connais aucun, confie-t-il, qui soit réellement convaincu.»
L’UMP n’a aucun doute sur le caractère électoraliste de cet engagement de Hollande.
Et pour cause : Nicolas Sarkozy avait envisagé, lui aussi, de l'inscrire dans son programme pour doubler le PS sur un sujet très populaire. Mais l'hostilité des barons de la majorité, Jean-François Copé en tête, était trop forte. Elle l'est encore aujourd'hui, même si chacun reconnaît que le statu quo est impossible. «L'opinion dominante considère que le non-cumul serait un progrès. C'est un fait. Mais je ne suis pas certain que l'opinion ait bien mesuré les conséquences. J'y vois surtout l'expression d'une volonté de renouvellement de la classe politique», analyse le maire du Havre. Le non-cumul envisagé par la gauche pose, selon Edouard Philippe, «des questions pratiques très délicates», notamment parce que «le statut de parlementaire est infiniment plus protecteur que celui de maire». Pourtant, la plupart des députés concernés admettent que s'ils devaient ch