Depuis qu'il s'est installé à Matignon, Jean-Marc Ayrault n'avait que ça en tête. S'interrompant de temps à autre au milieu d'une réunion ou d'une discussion rue de Varenne pour lancer : «Tiens, ça je le verrais bien dans la déclaration de politique générale.» Charge aux membres du cabinet de recenser idées, formules - zéro lyrisme inclus - et plan du discours au fur et à mesure. «C'était comme collecter et agencer des briques», raconte un collaborateur. Il a ensuite été demandé des «contributions» aux ministres, arrivées sous formes de sévères tableaux Excel ou de laïus ultra-rédigés (dans l'espoir d'un copier-coller), voire de petites vidéos d'explication.
Après, c'est toute la matière grise de Matignon qui s'est mise à mouliner, de Christophe Chantepy, directeur de cabinet, à Odile Renaud-Basso et Camille Putois, ses adjointes. La rédaction a été confiée à «un groupe de conseillers sous la dictée du Premier ministre», explique-t-on dans son entourage. «Il travaille sur le papier, mais il aime mieux nous avoir en face», confie une plume.
A entendre tout le staff du chef du gouvernement, le rapport de la Cour des comptes n'a pas changé grand chose à l'édifice général. Pas question d'intégrer - pour l'instant ? - certaines des solutions de l'institution de la rue de Cambon qui prône, par exemple, une hausse de la TVA ou de la CSG. Si le projet de loi de finances pour 2013 commence à se bâtir, «créditez ce gouvernement, certes un