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Récit

Procès en diffamation : la défense enfonce le Front

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Les essayistes Caroline Fourest et Fiammetta Venner, attaquées pour une biographie de Marine Le Pen, ont démonté l’accusation.
Caroline Fourest en mars à Rennes. (Photo Thierry Pasquet)
publié le 4 juillet 2012 à 22h06

Marine Le Pen, «paresseuse, fainéante, incapable» ? La présidente du Front national n'a pas vraiment apprécié certains passages de Marine Le Pen (Grasset, 2011), la biographie coécrite par Caroline Fourest et Fiammetta Venner. Les deux auteures sont poursuivies pour diffamation et injures publiques. Le procès a démarré mardi devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris, en l'absence des parties civiles - le Front national, les Le Pen père et fille, et Louis Aliot.

Les plaignants réclament au total 120 000 euros de dommages et intérêts aux deux essayistes, ainsi qu'à leur éditeur et aux anciens cadres du FN Fernand Le Rachinel et Jean-Claude Martinez, cités dans l'ouvrage. On leur reproche notamment d'avoir utilisé des entretiens avec Pierrette Le Pen, l'ex-femme de Jean-Marie Le Pen, parus dans les magazines Globe et Rolling stone en 1988, à l'époque de leur divorce.

Au fil des extraits lus par la présidente du tribunal, on apprend que Jean-Marie Le Pen aurait, entre autres, élevé ses filles dans un «antisémitisme primaire». Qu'il a choisi comme parrain pour sa fille, l'«empereur de Pigalle». Quant à Louis Aliot, figure habituellement policée du FN, on le découvre amateur de vocabulaire raciste. Pourquoi un tel déballage ? «Nous avons voulu décrypter le personnage de Marine Le Pen, et montrer les différences entre la communication publique et la réalité des faits», expliq