C'était la consigne du gouvernement : ne pas parler de «sommet social» mais de «conférence sociale». Et à tous les journalistes réfractaires, Michel Sapin, le ministre du Travail, proposait un moyen mnémotechnique, soi-disant imparable : «Sommet social, ça commence par un "s", comme Sarkozy.» Et c'est évidemment tout ce que veut faire oublier le gouvernement. Car ces deux jours de tables rondes ont aussi (et peut-être surtout) une dimension politique : finir d'installer la présidence normale de Hollande. Et prendre le contrepied de la méthode sarkozyste : celle de sommets expédiés, qui ne servaient qu'à mettre en scène des compromis déjà largement négociés en coulisse. «Il est fini le temps des sommets-spectacles, avait d'ailleurs dénoncé Jean-Marc Ayrault dans son discours de politique générale. Le temps où la concertation n'était conçue que pour donner l'apparence du dialogue social à la décision d'un seul.» L'ex-président a fustigé les corps intermédiaires pendant sa campagne, l'actuel les remet au coeur de sa politique. D'où le changement de lieu de rendez-vous. Les organisations syndicales ne sont plus convoquées au Palais de l'Elysée de l'hyperprésident, mais au Conseil économique et social, temple des corps intermédiaires.
Enfin, la conférence sera aussi «un bon exercice de démonstration du rééquilibrage du pouvoir entre l'exécutif», assure un ministre. François Hollande, en président, introduit, traçant les grands