En ces temps de reprise parlementaire, il est assailli, congratulé, poussé du coude dans les couloirs du Palais-Bourbon. Les députés de droite se montrent les plus chaleureux. Qui l'encouragent singulièrement. «Faut pas les lâcher à l'Elysée, René !» «Les deux avions qui ont fait Tulle - Paris le soir du 6 mai, tu demanderas des comptes, hein, René ?»
Tremblez intendants du Château et régisseurs de cabinets ministériels, révisez vos factures, mollo sur la dépense, tout doux sur les cocktails. Le député Dosière est de retour. Mais le socialiste, traqueur des deniers publics mal employés, sera-t-il aussi prompt à surveiller les comptes de la présidence Hollande que sous celles Chirac et Sarkozy ? Osera-t-il mener la même intransigeante chasse au gaspi face à la gauche au pouvoir ? «Je n'ai aucune raison de penser que je renoncerai à mes convictions.» Sur le fond, certes. Mais, désormais du côté de la majorité, il sera sans doute amené à mettre les formes. Plus de conférence de presse, plus d'effets de manches. «Je continuerai à suivre les comptes mais de l'intérieur, sans monter sur mes grands chevaux.» L'expert des budgets au sommet se verrait, alternance oblige, plutôt dans un rôle de visiteur du soir. Il a déjà livré une note à Jean-Marc Ayrault, transmis des pistes à François Hollande. «A l'Elysée, ils ont dû acheter mon bouquin. L'équipe Sarkozy l'avait fait !»
S'il se sent flancher, le septuagénaire, bonhomie rondelette et faux airs de Jacques Villeret,