Menu
Libération

Les statuts de pierre du PS

Article réservé aux abonnés
Les nouvelles règles déplacent le combat des chefs avant le congrès.
publié le 12 juillet 2012 à 22h16

Derrière le barouf, les statuts. L’électricité qui règne au Parti socialiste depuis mardi soir s’explique aussi par une modification du code électoral interne, adoptée dans l’indifférence il y a deux ans. Ce changement donne une partie de son sens au bras de fer engagé aujourd’hui entre les leaders de courants et les chefs de la majorité, Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry. Couplée au fait que la gauche est au pouvoir, la modification des statuts de juillet 2010 change la face du prochain congrès, comme si on fusionnait scrutin législatif et présidentiel.

Cette année, le premier signataire d'une «motion» (texte d'orientation programmatique) sera automatiquement candidat au poste de premier secrétaire. Les militants voteront donc d'un coup, en octobre, pour un programme et un leader. Exit le choix du chef au suffrage universel direct après le congrès, nouveauté mise en place par Lionel Jospin en 1994 qui avait rapproché le PS des règles de la Ve République.

Liturgie. Cela devrait empêcher toute réédition du calamiteux congrès de Reims, en 2008, où le duel Royal-Aubry s'est joué deux fois à deux semaines d'intervalle : sur leur motion et sur leur nom. Et cela fait passer à la trappe une grande partie de la liturgie socialiste, comme la recherche de la «synthèse» entre courants qui s'étirait naguère sur toute une «nuit des résolutions» et obligeait au rassemblement. Au moins devrait-on connaître le nom du successeur de Martine Aubry l