Surtout, éviter la petite phrase qui tue. Celle de Lionel Jospin, par exemple, qui, en septembre 1999, avait lâché que «l'Etat ne peut pas tout», avouant ainsi ses limites face au plan de 7 500 licenciements programmé par Michelin, le géant du pneu.
Hier, l'embarras pointait dans les rangs socialistes, sollicités par Libération pour commenter la nouvelle de la fermeture annoncée par PSA du site d'Aulnay. Neuf circonscriptions sur les douze de la Seine-Saint-Denis sont aux mains des socialistes, et deux sont tenues par la gauche républicaine, dont la communiste Marie-George Buffet. Quels propos tenir aux électeurs face au séisme quand on se sent impuissant, sans pour autant oser le dire ?
Claude Bartolone, l'un des plus exposés avec ses casquettes de président de l'Assemblée nationale et du département, essaie la colère : «Ce qui me rend particulièrement remonté, c'est que PSA a gardé le silence pour passer la présidentielle et qu'il a empoché des aides sans réfléchir à quel véhicule du futur pouvait prendre le relais de la C3.» Et rejette la faute sur le gouvernement précédent, avec «ses primes à la casse aveugles, qui ont arrosé les voitures françaises mais aussi les étrangères».
Elisabeth Guigou, députée dans la circonscription voisine, parle de «tragédie» et joue la surprise en pesant ses mots : «On savait que la conjoncture n'était pas favorable, mais on avait l'espoir qu'après la C3, il y aurait un autre modèle. On était nom