On l'a souvent présenté comme un passionné d'informatique travaillant occasionnellement pour les RG, ce que les services de renseignement ont toujours nié. Akim Rouichi est décédé en août 1995. On a retrouvé son corps agenouillé avec une corde au cou. Selon les médecins légistes, «l'autopsie n'a pas révélé d'éléments infirmant la thèse du suicide». Mais des traces de sang au sol et sur les murs jettent le doute. La famille Rouichi avait porté plainte pour assassinat. En vain, un non-lieu étant prononcé trois ans plus tard.
Quatre mois avant son décès, Akim Rouichi, 31 ans, fils d’une famille de onze enfants, s’était présenté au QG de campagne d’Edouard Balladur. Il est reçu par un responsable de la cellule jeune, Jean-Charles Brisard - simple militant, depuis devenu un spécialiste privé du renseignement, admettant des relations étroites avec la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur, ex-RG et DST).
Armes. Rouichi lui fait écouter de surprenants enregistrements sauvages, où l'on entend François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres ou Charles Pasqua discuter de ventes d'armes. Il paraît disposer d'un matériel pointu pour l'époque, qu'il dit fourni par un policier des RG… Au printemps 1993, période où il était supposé entamer ses écoutes clandestines, Akim Rouichi déposait sur son compte bancaire plus de 50 000 francs en espèces, alors qu'il pointait aux Assedic. Impossible de remettre la main sur une copie de ces enregistrements. Akim Rouich