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Uzès, sur les pas des patients

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[En chantier] . Tout l’été, déambulation au cœur des constructions, réelles ou imaginaires. Aujourd’hui, l’atelier danse du centre hospitalier s’invite au festival d’Uzès.
publié le 16 juillet 2012 à 19h06

Le soleil plombe la cour de l’évêché d’Uzès. Il s’y passe des choses indéfinissables pour le public, réfugié à l’ombre d’un platane béni. Des totems recouverts de couvertures de fortune colorées, des cartons, la régie son à vue : rien ne laisse deviner que l’on va assister à un spectacle qui d’ailleurs n’en est pas un. On pourrait plutôt parler d’une expérience à vivre ensemble. Atlas But Not List est le fruit de six ans de chantier dans un hôpital psychiatrique, le centre hospitalier (CH) du Mas Careiron d’Uzès. Christophe Haleb, chorégraphe installé à Marseille, et les danseurs de sa compagnie, la Zouze, n’avaient jamais inscrit la psychiatrie dans leurs objectifs. Mais une première rencontre avec des patients, il y a dix ans, allait changer la donne. Dès son arrivée en tant qu’artiste associé du Centre de développement chorégraphique (CDC) d’Uzès, il a accepté d’inscrire son action dans la ville, en s’appuyant sur le Mas Careiron, tout en menant des ateliers dans les écoles : «Il faut ouvrir les portes de la psychiatrie, avec un soin qui va vers l’extérieur, qui crée un lien, sans évaluation, sans prescription.»

Table des fatigues

Ce lien - on pourrait même dire attachement tant les bisous circulaient après le spectacle -, c’est du travail régulier, des méthodes et du plaisir. Le toucher et l’exercice du corps y jouent un rôle déterminant. Pour Atlas But Not List, exécuté à l’extérieur du CH - une première pour la compagnie et les patients -, il faut imaginer le parcours du combattant logist