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Libération
Enquête

Foire aux petites mains à l’Assemblée nationale

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Après la saison des élections, arrive la valse des collaborateurs au Palais-Bourbon. Où les postes à temps plein sont de plus en plus rares, et la transparence n’est pas de mise.
publié le 18 juillet 2012 à 20h06

Jour de rentrée à l'Assemblée nationale. Les nouveaux députés (234 cette année) sont reconnaissables : ils jettent des regards dans tous les sens, sans savoir où aller. Et sont souvent accompagnés d'un homme ou d'une femme plus jeune, l'air plus assuré, qui coule des regards complices aux huissiers et semble chez soi au Palais-Bourbon. Ce sont des collaborateurs parlementaires. Leurs tâches, assez variées, vont du simple secrétariat à la rédaction d'amendements ou de discours, en passant par la représentation du député en circonscription, les relations avec les journalistes ou la veille des travaux de l'Assemblée. Certains sont influents, d'autres seront traités comme «une nounou, qui ira au pressing, rapportera le café et réservera l'hôtel ou le train», raconte l'une de ces petites mains.

à l'affût. On ne sait pas combien ils sont. Jean-François Cassant, secrétaire général de l'Union syndicale des collaborateurs parlementaires (USCP-Unsa), estime qu'il y aurait 2 400 «contrats» environ. Le député socialiste Bernard Roman, qui avait entamé un travail sur le statut de ces collaborateurs lors de la précédente législature, n'avait lui-même pas réussi à obtenir ces chiffres du Palais-Bourbon. Aujourd'hui questeur, c'est-à-dire chargé des finances de l'Assemblée, il compte imposer la transparence sur ce système. «Je serais très bientôt en mesure de savoir combien de collaborateurs travaillent ici, et de communiquer ces chiffres», assure-t-il (1).