Benoît Hamon reste avec ses copains. Mais délaisse la tête de file. S'il signe bien la contribution de son courant intitulée «Réaliser le changement», le ministre et leader de la gauche du PS laisse Barbara Romagnan, députée du Doubs, signer le texte en premier. Il est le seul membre du gouvernement à parapher un autre texte que celui de Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault. «On n'est pas comme Montebourg. Il a tellement peur de se faire taper sur les doigts qu'il ne signe rien», tacle un député.
Pour éviter tout procès en manque de solidarité gouvernementale, ses soutiens plaident que le «temps des contributions» est «celui du débat», notamment sur l'Europe. Hamon et ses proches iront-ils jusqu'à la motion au congrès d'octobre pour améliorer leurs 18% de Reims en 2008 ? «Il est vraisemblable qu'on en fasse une, mais c'est un peu compliqué, réfléchit Henri Emmanuelli. Si on en fait une, on maîtrisera l'expression.» Pour éviter d'être pointés comme ceux qui refusent le «rassemblement». «On verra d'ici au conseil national de synthèse du 12 septembre», tempère Régis Juanico. Mais une partie du camp Hamon ira à la motion. Emmenés notamment par l'ex-ministre Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj, député de l'Essonne, ils présentent un autre texte : «Le temps de la gauche». «Un congrès est l'occasion de débattre. Il serait bizarre de se dissoudre dans une motion unique sans garantie d'existence», défend Gued