L'aube approchait en ce vendredi matin et au moment de conclure la dernière nuit d'examen du projet de loi de finances rectificative, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, n'a pu s'empêcher de faire la leçon à l'opposition : «Il n'est pas de tradition qu'en loi de finances, on procède à de la flibuste parlementaire ou à de l'obstruction», a-t-il lancé au milieu des traditionnels remerciements. Façon de souligner comme ces quatre jours de débats ont été agités et parfois éprouvants pour la nouvelle majorité. Vers 5h30, l'Assemblée a finalement adopté à main levée un texte finalement assez proche de la version de départ, qui prévoit 7,2 milliards de hausses d'impôts sur les entreprises et les ménages (dont 2,3 pour la seule contribution exceptionnelle sur les hauts patrimoines). Un budget rectificatif qui enterre au passage deux derniers marqueurs du sarkozysme : la loi Tepa (travail, emploi et pouvoir d'achat), du moins ce qu'il en restait, et la TVA sociale.
L'opposition en mode démonstration
Le patron des députés UMP, Christian Jacob, avait prévenu dans Libération la semaine dernière : «Ceux qui rêvaient d'une opposition triste seront déçus». Effectivement, après dix ans dans la majorité, l'UMP a rapidement retrouvé les bonnes vieilles techniques de