Avec le début du ramadan, la saison des iftars officiels, repas de rupture de jeûne au coucher du soleil, redémarre. L'inamovible Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, ouvre, ce samedi soir, les festivités en recevant le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Un joli coup politique au moment où la bataille fait rage, à nouveau, pour le contrôle du Conseil français du culte musulman (CFCM) entre les grandes fédérations musulmanes de l'Hexagone. Il y a une dizaine de jours, la Grande Mosquée de Paris avait annoncé brutalement qu'elle quittait le CFCM critiquant sa «gestion autocratique».
Pendant le ramadan, beaucoup de responsables politiques, ministres ou maires, assistent à un repas de rupture du jeûne. Ces dix dernières années, les iftars sont devenus, après les attentats du 11 septembre 2001 et la prise de conscience du poids politique de l’électorat musulman, un rendez-vous politico-religieux prisé. Ils marquent aussi symboliquement l’intégration de l’islam dans le paysage français et républicain. En 2007, la Grande Mosquée de Paris avait reçu successivement le Premier ministre, François Fillon, et le président de la République, Nicolas Sarkozy. Les années suivantes, le CFCM avait organisé des iftars très prestigieux au pavillon Dauphine à Paris, réunissant nombre de personnalités politiques et religieuses. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2007, François Bayrou avait été reçu officiellement par l’UAM-93 (Union des organisatio