Entre la galère des automobilistes, la météo maussade et les invasions de méduses, un scandale financier s'est glissé dans l'actualité estivale: l'affaire du Libor, pour laquelle la banque Barclays a déjà payé une amende de 360 millions de dollars, et qui selon le FMI a «détruit la confiance dans le système financier mondial».
Qu’est-ce que le Libor? Chaque matin, à 11heures GMT, les principales banques de la place de Londres transmettent par communication cryptée, à deux employés de Thomson Reuters situés dans un bâtiment londonien protégé comme Fort Knox, les taux auxquels elles empruntent aux autres banques, à diverses échéances de court terme, et en diverses devises. Les employés collectent les données, éliminent les chiffres les plus élevés et les plus bas (comme les jurys du patinage artistique…) et calculent la moyenne des taux restant. Cela donne les différents Libor, des indicateurs statistiques des conditions de crédit entre banques: un peu comme l’indice CAC 40 donne une indication statistique des évolutions des cours à la bourse de Paris.
Cet indicateur statistique a fini par servir de base à de nombreux produits financiers. Des emprunts à taux variables, par exemple, évoluent en fonction du Libor (emprunts immobiliers, prêts étudiants, prêts à des collectivités locales, etc.), et toute une série de produits dérivés (swaps, contrats à terme, etc.). L’ensemble de tous ces produits représente un montant considérable, mais mal identifié: les estimations dans