A vouloir trop en faire, Arnaud Montebourg a-t-il déjà grillé de précieuses cartouches ? En tout cas, sa passe d’armes avec le constructeur automobile PSA a d’un seul coup réveillé une partie de la droite. Ulcéré le patronat. Et agacé certains membres de sa majorité. Lui assure se moquer de ce qu’en-dira-t-on médiatico-politique. Il a le soutien tacite des syndicats et la confiance du président de la République. Pour l’instant, cela lui suffit. Est-ce le signe d’un recadrage ? Toujours est-il que Philippe Varin, le patron de PSA, a été reçu hier à Matignon par Jean-Marc Ayrault, seulement cinq jours après son face-à-face avec le ministre du Redressement productif. Qui compte bien reprendre la main demain à l’occasion de la présentation de son plan automobile.
A la fois insupportable et brillant, un temps consumériste et aujourd’hui productiviste, héraut d’une démondialisation et défenseur du made in France, Montebourg cultive le rapport de force pour mener à bien sa mission.
Tandem. Tout a commencé par ce coup de fil du chef de l'Etat. «J'ai pensé à toi pour un grand ministère du Redressement productif.» «Et pourquoi pas du Redressement industriel ?» suggère Montebourg. «Parce que le mot "productif" est beaucoup plus ambitieux.» Hollande sait trouver les mots pour convaincre l'ex-candidat à la primaire socialiste. Résultat, l'industrie échappe à l'emprise du ministère de l'Economie et des Finances. Et Montebourg obtient la cotutelle