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Interview

Montebourg : «Je ne suis pas le ministre du cours de Bourse»

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Arnaud Montebourg défend sa méthode à la tête d’un ministère qui «n’est pas celui des mondanités». Et appelle syndicats et patronat à un effort commun.
Arnaud Montebourg (Photos Patrick Swirc pour Libération)
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publié le 24 juillet 2012 à 13h33

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, est sur tous les fronts. Un activisme justifié par sa fonction, selon lui, mais qui ne fragilise pas les groupes concernés. Sa méthode ? «La négociation franche.» Et virile.

On dit que vous êtes toujours en retard parce que vos rendez-vous, notamment avec les patrons, s’éternisent.

J’aime parler avec les gens, surtout quand on n’a pas les mêmes idées. Je suis sensible à l’altérité, à me laisser perturber par la pensée d’autrui. Se confronter permet d’approcher la vérité. Face a un problème, à une question difficile, chacun porte sa part de vérité.

Ne regrettez-vous pas certains mots, comme celui de «dissimulation», porté à l’encontre de Peugeot, accusé d’avoir caché la fermeture d’Aulnay, et qui a blessé PSA ?

Ces mots ont été pesés. Je vous rappelle que les syndicats ont révélé un document interne daté d’août 2010 qui prévoyait la fermeture du site. Cela fait partie du questionnement naturel d’un ministre en charge du bien public, à l’égard d’une entreprise qui a pris des décisions lourdes touchant des milliers de salariés, et qui bénéficie d’aides publiques. Je ne veux en aucun cas blesser le groupe PSA. Ni ses dirigeants ni ses salariés. J’ai personnellement une histoire affective avec cette marque, comme beaucoup de Français. C’est avec une 304 Peugeot que j’ai collé en 1981 les affiches pour François Mitterrand. Je n’ai jamais eu que des Peugeot. Aujourd’hui encore, je roule en 407. Je veux protéger l’avenir de cette entreprise, de ses usines en Fra