Porte-parole de l’association anticorruption Anticor, Séverine Tessier réagit à la création de la commission Jospin pour la rénovation et la déontologie de la vie publique.
Après la promesse de Hollande de moraliser la vie publique, Anticor a expliqué ironiquement n’avoir d’autre choix que de «se réjouir»...
L’intention est louable. Mais moraliser ne suffit pas à lutter contre la corruption. Pour être efficace, il faut une décision prise à tous les étages, en totale indépendance, par des acteurs aussi variés que possible. Il ne faut pas que seuls les politiques aient voix au chapitre, nous militons pour des partenariats avec le citoyen. Sur ce point, le discours de la méthode de Jean-Marc Ayrault lors de sa déclaration de politique générale est encourageant.
Sur les 14 membres de la commission, seuls Lionel Jospin et Roselyne Bachelot ont exercé des responsabilités politiques, les autres sont des universitaires ou des magistrats.
Si Lionel Jospin est une figure morale, ça reste un casting des technocrates et de politiques. La dimension citoyenne, pourtant l'arme essentielle, est une nouvelle fois le pilier manquant: du coup, ce sera probablement la même chose pour les propositions qui seront formulées. Nous nous étonnons de la nomination de Roselyne Bachelot: tout le monde se souvient de ses choix avantageux pour l’industrie pharmaceutique au temps de la grippe H5N1 et de ses anciennes fonctions dans ce secteur. Il faut rompre avec tout ce qui relève de l’entre-soi car la corruption est endémique. Des structures plurielles seraient la meilleure preuve que les bonn