Le Sénat a retoqué par surprise jeudi matin le durcissement des droits de succession voulu par le gouvernement et prévu dans le budget rectificatif 2012, la gauche se retrouvant minoritaire au moment du vote.
Un pataquès provoqué par le cafouillage du sénateur écologiste Joël Labbé, qui a oublié de joindre aux autres voix de gauche l'ensemble des onze délégations du groupe dont il était porteur. «Une simple erreur matérielle comme cela arrive souvent», précise à Libération le président du groupe des sénateurs Europe Ecologie-Les Verts Jean-Vincent Placé, qui réaffirme le soutien du groupe au collectif budgétaire en général, et au durcissement des droits de succession en particulier. «Il y aura une deuxième délibération cet après-midi» afin de corriger le bug, poursuit Placé.
Le Sénat a adopté, par 170 voix contre 165, un amendement du groupe UMP supprimant cette disposition qui, selon la droite, «réduit le pouvoir d'achat des classes moyennes» et est «à l'opposé de la revalorisation du travail». La mesure gouvernementale prévoit de baisser de 159 000 à 100 000 euros par enfant l'abattement sur les droits de succession.
«Problème technique»
De source parlementaire PS, on minorait cet incident aux conséquences momentanées en indiquant qu'il y avait eu un simple «problème technique» dans les délégations de vote. Le PS avait demandé un scrutin public, qui permet aux sénateurs de voter avec la délégation de leurs collègues.
Juste avant le vote, la sén