Il est 7 heures à peine, et déjà les voix d'une centaine de téléopérateurs bourdonnent dans l'open-space. «C'est votre téléviseur qui ne fonctionne pas ou votre ligne ADSL ?» interroge poliment un jeune Marocain dans un français sans accent. Mis à part les quelques djellabas portées à l'occasion du ramadan, pas le moindre détail n'indique qu'on est au cœur de la capitale économique du Maroc, Casablanca, sur le plus grand site construit pour accueillir des entreprises offshore. Les baies vitrées, la peinture vert anis aux murs et les petits compartiments qui séparent les opérateurs téléphoniques les uns des autres sont les mêmes que partout ailleurs. Seules les affichettes aux couleurs rouge et blanc de l'entreprise indiquent qu'ici, on travaille pour un opérateur téléphonique français.
«Anglais». Assise à un bureau légèrement plus haut que les autres, Nadia vient de prendre son service. Elle a les traits tirés des courtes nuits du ramadan mais, sous son hijab noir, la femme de 31 ans garde le sourire, malgré les huit heures de travail qui l'attendent. «C'est une question d'habitude !» lance-t-elle en souriant. Nadia Elmazili fait partie des anciennes. Voilà huit ans qu'elle est employée dans ce centre d'appels. Comme beaucoup, elle a atterri là par hasard. «En attendant de trouver un vrai travail» dans son secteur, la finance et le contrôle de gestion. Finalement, la jeune femme, bac+4, est restée. «J'aime le contact avec les cl