Ce fut la bonne surprise socialiste des législatives. Celle qui a permis le grand chelem gouvernemental. Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, a remporté le duel le plus compliqué, contre l’ex-ministre UMP marseillais, Renaud Muselier. Elle y a gagné le droit de rester au gouvernement et de commencer à rêver de la mairie de Marseille.
Quelques semaines plus tard, encore lessivée, elle s'assoit en terrasse d'une brasserie marseillaise. Le jeune homme de la table d'à côté se penche vers elle : «Je voulais vous féliciter Mme Carlotti. Et vous dire que, maintenant, on compte sur vous pour Marseille.» Elle dit que ces témoignages «n'arrêtent pas», qu'ils lui «mettent la pression». Elle incarne le renouveau, alors qu'elle fait de la politique depuis plus de quarante ans. Par quel miracle ? Peut-être l'habileté d'avoir toujours pris le sillage de mentors nationaux, pour ne pas trop dépendre des alligators qui tournent dans le marigot local. Renaud Muselier a du mal à le digérer : «Marie-Arlette Carlotti réussit à se faire passer pour quelqu'un de jeune en politique alors qu'elle est issue du système socialiste marseillais. C'est tout de même un exploit !» Sous la couche d'amertume, le constat est assez juste. La ministre semble débarquer, fraîche éclose, alors qu'elle s'est longtemps accommodée, comme les autres, des méthodes du sérail.
Elle est étudiante lorsqu'elle entre a