L'intitulé de la commission Jospin est trompeur. La «déontologie de la vie publique» n'est pas au centre de son mandat. Il est à craindre que les relations sensibles entre argent et politique restent une nouvelle fois au second plan.
A l’évidence, les questions d’organisation des activités politiques et électorales (cumul des mandats, dose de proportionnelle, droit de vote des étrangers aux élections locales) sont des sujets controversés (y compris dans l’actuelle majorité) qui risquent d’accaparer l’essentiel des débats.
De plus, en dehors du cumul des mandats, le lien entre ces sujets et la «moralisation de la vie publique» est pour le moins ténu.
Le mandat de la commission Jospin mériterait d’être plus clairement défini. Une grande partie des sujets a déjà été bien cernée dans de nombreux rapports (manque de transparence financière des revenus des parlementaires, conflits d’intérêts avec l’exercice de certains métiers et de certaines fonctions, etc.). D’autres méritent surtout du courage politique, en particulier le cumul de fonctions politiques avec la présidence d’associations ou de sociétés d’économie mixte, ou la justification des compléments de rémunération des parlementaires.
Par la force des choses, cette commission produira des recommandations visant à l’adoption de nouvelles règles. Mais le principal problème est ailleurs. Depuis la fin des années 80, l’Etat n’a pas été passif en ces domaines. C’est la mise en œuvre qui a failli. Qu’il s’agisse de l