«Ma France, elle n'était pas à Vichy, elle était à Londres depuis le 18 juin. Il n'a pas parlé au nom de la France que j'aime», a déclaré Henri Guaino, en réplique au discours de François Hollande commémorant la rafle des 16 et 17 juillet 1942.
Comme historienne, mais surtout en mémoire de ce que j'ai vécu dans ma vingtième année, j'ai ressenti l'envie d'une réponse à Henri Guaino. Verra-t-on surgir un nouveau genre de négationnisme, au nom des subjectivités et des ego de quelques notables de la politique ? Les propos de M. Guaino, opposant «sa» France au constat de faits historiques avérés, et à sa suite ceux de Bruno Le Maire ou de Jean-Pierre Chevènement, ergotant au nom de distinctions sémantiques floues sur la nation et l'Etat, pourraient en effet s'apparenter à une sorte de néonégationnisme de l'existence matérielle de la France de Vichy. Aucun de ces déclarants n'a mentionné la phrase clé du discours de M. Hollande. «La vérité, c'est que la police française, sur la base de listes qui avaient été établies, s'est chargée d'arrêter des milliers d'enfants et de familles. […] La gendarmerie les a escortés jusqu'aux camps d'internement […]. La vérité, elle est dure, elle est cruelle, c'est que pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l'ensemble de cette opération. La vérité, c'est que le crime fut commis en France par la France.»
Par pur opportunisme d'opposants, Henri Guaino et Bruno Le Maire ont éludé également l