Ils sont tous les deux sénateurs de Moselle, de droite - Jean-Louis Masson est non inscrit et François Grosdidier pointe à l'UMP - et se détestent non cordialement depuis plus de vingt ans. «Mais la différence entre nous deux, précise d'emblée le sénateur-maire de Woippy, François Grosdidier, c'est que moi, quand je me lève le matin, je pense à ma mairie. Lui, quand il se lève, il ne pense qu'à moi. Il ne cesse de me harceler, il trouve toujours un nouveau truc.»
Dernier «truc» de Masson, ex-père spirituel politique de Grosdidier avant que les deux hommes ne se fâchent autour d'une trahison dont les deux s'estiment victimes : un enregistrement qu'il a remis à la justice en début de semaine, accompagné d'une plainte pour association de malfaiteurs. Une enquête préliminaire a été ouverte hier par le parquet de Metz.
Sur cette bande sonore non datée, mais qui remonterait à environ deux ans, on entend Grosdidier comploter avec un homme d'affaires sur les moyens d'éliminer politiquement son pire ennemi. «Le seul truc, c'est de le faire coucher avec une mineure dans un pays», lance Grosdidier après un court préambule. Son compère acquiesce : «Au Maroc, il se fera piéger comme un lapin.» «Faut l'organiser […] réellement», enchaîne l'édile, qui fantasme déjà sur l'arrestation de Masson : «Dès que ça pète, moi, je préviens le secrétaire d'Etat à l'Intérieur.» Il prévoit de lui dire : «Ne le protégez pas, c'est le plus foireux de