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Libération
Interview

«En plus d’une surprise, un joli clin d’œil»

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Le jour où je suis devenu ministre (1/5) Guillaume Garrot délégué à l’Agriculture
publié le 12 août 2012 à 22h26

«Une fois de plus mon train était tombé en rade. Mais ce jeudi-là, j’avais trouvé deux habitants de Laval que je connaissais, pour terminer le trajet dans leur voiture. J’avais quitté l’Assemblée nationale en fin d’après-midi. Les socialistes venaient de choisir Claude Bartolone comme candidat à la présidence de l’Assemblée et les négociations battaient leur plein pour les présidences de commission. A 19 h 13 - j’ai l’image de mon écran de smartphone en tête -, un coup de fil en numéro inconnu. Une secrétaire de l’Elysée m’annonce que le Président veut me joindre.

«On roule à toute allure sur l’autoroute et j’entends François Hollande m’annoncer que, pour la présidence de la commission de la Défense que je visais, "ça ne va pas être possible". Il ménage un peu le suspense, se tait pendant deux ou trois secondes. Alors, dans ma tête, ça va très vite : je me dis que le chef de l’Etat ne peut pas m’appeler que pour ça ! Après ce très bref silence, il reprend et dit "mais j’ai mieux pour toi : tu entres au gouvernement et tu vas t’occuper des questions agroalimentaires sous la direction de Stéphane Le Foll".

«En plus d’une surprise, c’est un joli clin d’œil de l’histoire pour moi : le ministre de l’Agriculture a été l’assistant de mon père, Georges Garot, qui fut député européen et secrétaire national à l’agriculture du PS. Et puis l’agroalimentaire, c’est la première industrie française, près de 500 000 emplois non délocalisables et une contribution positive de 8 milliards d’euro