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Interview

Lionnel Luca : «A droite, nous sommes des lâches»

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UMP, le combat des chefsdossier
De la suite dans les idées 4/5. «Libération» profite de la pause estivale pour sonder le cortex idéologique de cinq dirigeants politiques. Aujourd’hui, Lionnel Luca (UMP).
Lionnel Luca, le 2 septembre 2011, lors de l’université d’été de l’UMP. (PHOTO LAURENT TROUDE pour Libération)
publié le 13 août 2012 à 21h46

Député UMP et vice-président du conseil général des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca est membre de la Droite populaire.

Qu’est-ce qu’être de droite ?

On voit que droite et gauche peuvent partager des sujets, notamment sur l'Europe. On constate aussi que, sur les réformes de société, un petit noyau de droite pense comme la gauche, voyez par exemple Roselyne Bachelot. A l'inverse, c'est par un député communiste, André Gerin, qu'a été initié le débat sur la burqa. Les vertus républicaines peuvent donc nous réunir au-delà des clivages. Sous la IIIe République, j'aurais sans doute été au côté de Clemenceau.

Pourquoi ne le seriez-vous pas aujourd’hui ?

Dans ma famille, on a trop fréquenté la gauche pour y croire encore. Je me suis construit sur deux aspects : un anticommunisme primaire, viscéral, hérité de mon père, immigré roumain. Et puis il y a le général de Gaulle, figure mythique qui avance sur deux jambes : l’exigence de la patrie et ce qu’on peut appeler le catholicisme social, qu’il a transfiguré. Je me présente comme républicain, jacobin, un peu dans la veine républicaine bonapartiste. Dans son dernier livre - qu’il a vite oublié pour soutenir Hollande et monnayer quelques places -, Jean-Pierre Chevènement a écrit que la gauche a oublié le peuple, et la droite la patrie. Tout est dit.

Le doute a-t-il sa place en politique ?

En politique, on ne peut pas être uniquement dans le frontal. Malgré ses engagements, on sait bien qu’on ne détient pas le monopole de la vérité. On peut croire à quelque chose, puis s’apercevoir dix ou quinze ans après que ce n’était pas pertinent. J’ai par e