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Libération
TRIBUNE

Les Ponce Pilate du Conseil constitutionnel

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par Marie-France Garaud
publié le 13 août 2012 à 19h06

Les membres du Conseil constitutionnel, consultés par le président François Hollande, n'ont pas jugé nécessaire d'insérer dans la Constitution française une clause permettant la ratification du «traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire» et nous revient tristement à l'esprit une cruelle phrase de François Mitterrand : «Les membres du Conseil ? On les dit serviles, mais ils ne sont qu'obéissants !» Conçu à l'initiative de l'Allemagne, ce texte a été signé par Nicolas Sarkozy avant l'élection présidentielle sous la seule invocation, inlassablement répétée, d'une vertueuse «règle d'or» propre à nous protéger de coupables dérives financières. Rares furent donc les hommes et femmes politiques assez lucides, libres et courageux pour dénoncer, au cours de la campagne présidentielle, les mécanismes vicieux d'un texte resté quasi secret.

François Hollande, candidat, avait cependant marqué très vite et sans hésitation apparente sa volonté de renégocier ce traité castrateur : l'espoir renaissait, on allait voir ce que l'on allait voir ! On a vu. Mme Merkel accepta du bout des lèvres quelques dispositions en faveur de la croissance, mais de renégociation, point. Puis elle partit à Bayreuth écouter Wagner. On espérait d'identiques atermoiements chez nos dirigeants puisque, chacun le sait, l'élection présidentielle américaine tend à mettre l'avenir en suspens. Mais non, François Hollande saisit sans trop attendre le Conse