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Libération

Comment se démarquer de Sarkozy ?

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Sur la sécurité, le gouvernement peine à trouver sa voix.
publié le 15 août 2012 à 21h56

Sur le front des violences urbaines, gauche-droite, même combat ? Cent jours après l’entrée de François Hollande à l’Elysée, le piège de la sécurité paraît se refermer sur le Président et sur le ministre de l’Intérieur, qui peinent à se démarquer de Nicolas Sarkozy et de Claude Guéant. Obnubilés par les accusations de laxisme, le chef de l’Etat et le premier flic de France prônent la fermeté et suivent le même scénario éprouvé, au risque de singer la droite. En réaction à des faits divers tragiques, ils répondent eux aussi par un déplacement sur le terrain, une rencontre avec les familles des victimes, une condamnation ferme des délinquants et la défense des forces de l’ordre.

Ainsi, le chef de l'Etat s'est rendu samedi au chevet des victimes du braquage d'une bijouterie à Grenoble. Le jour où le Figaro publiait un sondage Ifop montrant que seuls 35% des Français font «plutôt confiance» au gouvernement pour «lutter efficacement contre l'insécurité». Mardi, le Président a rendu hommage, à Pierrefeu-du-Var, aux deux femmes gendarmes abattues le 17 juin par un ancien condamné, répétant que la sécurité est «non seulement une priorité, mais une obligation». Dans un style moins martial que Sarkozy, toujours prompt à déclarer la guerre aux voyous, Hollande a pris des accents sarkoziens pour marteler sa volonté de mieux «suivre les récidivistes».

Mais le timing du Président a déplu au père d'Audrey Berthaut, l'une des gendarmes tuées, qui y