Il était un pays au jabot gonflé d'une fierté née au XVIIIe siècle, un pays qui se croyait encore athée en matière de sexe et éclairé sur les affaires de mœurs. Un pays qui se pavanait, tout emplumé de son brio dans l'art de plaire qui est aussi celui de déplaire aux culs bénis. Il était un pays qui regardait avec commisération la contractualisation américaine des relations amoureuses, ces papiers timbrés échangés par les tourtereaux pour s'autoriser au bécotage ou ces professeurs d'universités qui préféraient laisser ouverte la porte de leur bureau quand ils recevaient des étudiantes.
Ce pays où avait prospéré Meetic pensait qu’il gardait de l’avance dans les rapports hommes-femmes, en tout cas une singularité enviée, et qu’il permettait aux uns et aux autres de vivre leurs désirs avec intelligence, gourmandise et tolérance. D’ailleurs, les femmes de ce pays pas spécialement en avance côté parité, n’étaient pas les dernières à vanter l’agrément d’une galanterie partagée. Ce pays, c’était la France. Mais ce complexe de supériorité n’est plus depuis que DSK a chu… On se gardera bien de revenir sur les faits mille fois scrutés à la loupe de la complaisance judiciaire et de l’hystérie médiatique. On remisera au fond de la boîte à ouvrages le canevas psychologique où chacun a brodé au point de croix ses névroses et ses angoisses. On rappellera juste qu’aux Etats-Unis le doute a profité à l’accusé et on parie que les accusations lilloises finiront en eau de boudin quand