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Libération
TRIBUNE

Numériser la radio, c’est le sens de l’histoire

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par Bruno Delport, Directeur général du groupe NovaPress
publié le 19 août 2012 à 19h08

En 1981, en libérant les ondes, François Mitterrand m’a permis de réaliser mon rêve et de faire de la radio mon métier. A l’époque, Europe 1, RMC, RTL trouvaient la FM sans intérêt et laissaient déjà passer le train (rattrapé par l’ouverture de la bande 104-108 Mhz plus tard). Résultat de cette libéralisation, des centaines de radios en tout genre. On dira que la quantité ne fait pas la qualité, il n’empêche : comparé à celui de 1981, le paysage de 2012 est riche. Mais de manière inégale sur le territoire.

De nombreuses radios spécifiques sont bloquées dans leur développement par pénurie de fréquences analogiques. Les auditeurs de province ont un choix bien moindre qu’à Paris. Or, en 2012, notre pays peut avoir l’offre radio étendue qu’il mérite. Avec la radio numérique terrestre (RNT). Et, comme en 1981, les grandes radios freinent, bloquent. La différence avec 1981, c’est qu’elles sont rejointes par NRJ, groupe qui a le plus profité de 1981. Avec les mêmes arguments. Trop cher, économiquement risqué, technologiquement dépassé (et ce sont des radios qui émettent en grandes ondes qui le professent !), sans intérêt pour les auditeurs, disent-elles.

Il s’agit surtout pour elles d’éviter une plus grande concurrence et de maintenir leur profitabilité dans une période d’incertitude économique. Bref, rien de bien neuf ou de surprenant. Mais quel rapport avec l’intérêt public ? Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) continue d’œuvrer à cet intérêt public qui consiste à vouloir o