Alors que les Français doutent de ses capacités à «lutter efficacement contre l'insécurité» ( seuls 35% lui font «plutôt confiance»), François Hollande - qui préside l'hommage national au 88e soldat français mort en Afghanistan sur la place d'armes du 7e régiment de chasseurs alpins de Varces (Isère) - improvise le 11 août une visite au chevet du bijoutier de Grenoble victime d'un braquage. Une visite discrète au CHU de la ville, mais inédite pour un président «normal» qui se veut aux antipodes de Sarkozy et se prend tout à coup à le copier.
Le 14 août, c'est encore pis. Pour la seconde fois, Hollande interrompt ses vacances pour s'en aller souffler ses 100 jours à l'Elysée dans une gendarmerie meurtrie à… 30 km de Brégançon. Pas dans la lointaine ville d'Amiens, secouée la nuit précédente par des émeutes, mais à Pierrefeu-du-Var. Pour ce premier déplacement dédié à la sécurité, le chef de l'Etat rend hommage aux deux femmes gendarmes abattues le 17 juin par un repris de justice et se fend d'un discours musclé aux accents sarkoziens sur les récidivistes. Il s'interroge, à la façon de son prédécesseur : «Comment comprendre qu'un condamné, qui vient de purger sa peine, puisse ne pas avoir de suivi, de contrôle, alors même que le caractère dangereux est encore évident ?»
En porte-à-faux, le Président se retrouve aussi en décalage par rapport aux attentes des familles. Le voilà tancé par le père d'Audrey Bertaut, l'une des gendarmes