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Libération
EDITORIAL

Résolutions

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publié le 20 août 2012 à 22h16

Une discrétion certaine, une placidité à toute épreuve, une distance manifeste, parfois ironique et maladroite, face aux désordres du monde… Ces dernières semaines, François Hollande eut quelque chose de M. Hulot. L’été de l’un renvoyait irrésistiblement aux célèbres vacances de l’autre. Celui qui parut si habile à tirer parti des petits et grands événements d’une année de fièvre et de pièges eut soudain l’air empesé, à contretemps ou mal inspiré dans la torpeur de l’été. Même les bains de foule n’avaient plus le goût sirupeux des bains de jouvence. Sur la Syrie, la sécurité ou les Roms, on a peiné à comprendre les intentions du Président et de son gouvernement. On objectera, non sans raison, que la gauche a cinq ans devant elle et que la rentrée et son cortège de décisions difficiles se profilent. Certes, mais il ne faudrait pas laisser s’installer le doute, sous la forme d’une énigme présidentielle. Depuis son élection, le chef de l’Etat a trop souvent donné l’impression d’être dans la peau d’un sportif qui ne sait quelle course courir. Aucun marathonien ne commence son parcours en flânant. On l’a souvent dit : la victoire de François Hollande fut d’abord et avant tout un exploit personnel. Une détermination de fer et un sens politique aiguisé ont eu raison d’un adversaire coriace et expérimenté. Il doit aujourd’hui démontrer d’autres qualités dans l’exercice du pouvoir : la lucidité d’un meneur de jeu, la clairvoyance d’un éclaireur et la puissance d’un catalyseur. En ces