Alors que débutent aujourd’hui à Poitiers (Vienne) les journées d’été d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), Eva Joly, ancienne candidate à l’élection présidentielle, analyse son faible score et évoque son avenir.
Après cette campagne, dans quel état d’esprit revenez-vous ?
Je me suis régénérée. On ne mesure pas combien la présidentielle est une épreuve physique. Je m'en suis libérée en reprenant ma vie d'avant et notamment mon travail au Parlement européen. Je suis aussi allée en Afghanistan [pour une mission de l'ONU, ndlr], une façon de renouer avec mes fondamentaux : la lutte contre la corruption.
Quatre mois après, avez-vous digéré vos 2,3% à la présidentielle ?
C’est 300 000 voix de plus que le score de Dominique Voynet en 2007. C’est donc un progrès. Mais c’est aussi une déception par rapport à nos résultats aux élections européennes et régionales, où on se voyait presque à égalité avec le PS. La présidentielle est toujours difficile pour les écologistes, d’autant plus en période de crise, où l’écologie est rejetée alors qu’elle est la seule solution.
Faites-vous votre autocritique ?
Non. J'ai été rejetée parce que je viens de la société civile et qu'on est habitué à voir des mâles blancs entre 50 et 60 ans qui ont fait l'ENA. Souvenez-vous du «Joly bashing»…
Regrettez-vous encore l’accord entre EE-LV et le PS avant la présidentielle ?
Cet accord a créé de la confusion. Cécile Duflot et moi étions montées au créneau en disant que nous ne le signerions pas s’il ne prévoyait pas la sortie du nucléaire. Quand nous l’avons signé quand même, l’opinion n’y a plus rien compris.
Durant la campagne, vous êtes-vous sentie lâchée par certains amis ?
J’ai un grand entraînement à fonctionner en petit comité. Quand j’ai instruit l’affaire Elf, je n’avais pas beaucoup d’am