A l'heure d'une rentrée délicate, il n'y a guère que le dossier cartonné que le Premier ministre porte sous le bras qui est rose. Mais l'été n'a pas fait changer le discours volontariste de Jean-Marc Ayrault d'une virgule. «Même si nous vivons dans un monde incertain, même si l'Europe vit des moments difficiles, la France a des capacités et nous allons réussir», a-t-il dit hier lors d'une déclaration dans la cour de l'Elysée, à la sortie du premier Conseil des ministres d'après vacances.
«Modeste». Preuve cependant que les doutes qui percent dans l'opinion publique via les sondages ont atteint le cortex exécutif, le chef du gouvernement s'est contraint à un nouvel exercice de service après-vente des mesures adoptées jusqu'ici par la majorité, du détricotage de l'héritage fiscal sarkozyste en juillet au versement de l'allocation de rentrée scolaire cette semaine. Bref, aux dires d'Ayrault, le gouvernement met «en œuvre, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, le projet du président de la République».
Ce qui reste à voir. Car les deux mesures qu'il a dévoilées hier restent pour l'instant très en deçà des promesses de campagne de François Hollande. Lequel avait annoncé le doublement «immédiat» du plafond du livret A pour relancer la construction de logements sociaux. Au final, ce sera +25% mi-septembre et encore +25% avant la fin de l'année. Une décision teintée de pragmatisme, défend le président de