Dix ans après une première participation gouvernementale difficile, les écologistes se posent encore la question : «Des ministres au gouvernement, pour quoi faire ?» Dans le grand amphithéâtre surchauffé qui abrite les journées d'été de leur mouvement, à Poitiers, Cécile Duflot et Pascal Canfin ont passé hier leur début de soirée à rassurer «l'âme» militante d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). Se poser cette question, «c'est un signe de salubrité mentale», a débuté au micro la ministre du Logement.
Comme en 1997, les écologistes s'engagent dans un nouvel exercice d'équilibristes : être solidaires de leurs ministres, accepter - sans trop râler - la politique de la majorité et préserver leur identité contestataire. «Etre au gouvernement et être dans la société, ça, pour l'instant, Europe Ecologie n'a pas trouvé la clé», avait lancé Daniel Cohn-Bendit juste avant les journées d'été d'EE-LV. «On n'a jamais tiré un vrai bilan de la période 1997-2002, fait valoir le néodéputé Sergio Coronado (élu dans la circonscription Caraïbes-Amérique du Sud des Français de l'étranger). On a eu raison d'aller au gouvernement. Mais que veut-on démontrer ? Qu'est-ce qu'on veut construire ?»
«Perdre son âme». De son côté, le ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, voit trois «fonctions» pour lui et Cécile Duflot : «L'action dans nos portefeuilles respectifs, l'influence dans les politiques du gouvernement