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TRIBUNE

Davantage de «care» au PS

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par Christian Paul et Damien Bright, Professeure de philosophie à Bordeaux-III
publié le 23 août 2012 à 19h06

Prévention face à la canicule, autonomie des plus âgés, solutions pour les migrants et les Roms, lutte contre les déserts médicaux, égalité hommes - femmes, statuts des travailleurs du soin et de l’aide aux personnes et, plus généralement, renforcement des solidarités. Si l’on considère que ces questions ont trouvé en France des réponses satisfaisantes, alors on peut ranger le thème du «care» au musée des concepts politiques périmés. Il n’en est rien.

L’avenir du care est à la mesure des enjeux d’une «société du soin mutuel», qui doit à la fois combattre les égoïsmes, consolider les dispositifs publics de solidarité et renouer avec le lien social. Le care - le soin des autres - n’est pas un concept en voie de disparition. Au contraire, une éthique du care n’est pas envisageable sans la politisation de cette idée. Politiser les questions éthiques que désignent l’attention aux autres, la sollicitude ou les pratiques de soin revient à élaborer une pensée critique, mais aussi des politiques publiques et des pratiques sociales alternatives au néolibéralisme. Ce qui doit être abandonné dans le passage de l’éthique à la politique, c’est une vision larmoyante du «prendre soin» qui s’enfermerait dans le diagnostic de la vulnérabilité et qui ferait des donneurs comme des receveurs de soins des victimes forcément vertueuses. Cette conception du care n’a pas résisté à la tempête politico-médiatique du printemps 2010, car elle exprime une sentimentalité naïve et un engagement militant à p