Ainsi, deux pleines semaines durant, l’actualité olympique aura-t-elle occulté toute autre. Rien de nouveau, dira-t-on : l’exercice, quadriennal, est rituel. Pourtant, avec ces Jeux de Londres tels que France Télévisions les orchestra, l’exercice aura atteint une sorte d’acmé. Polluant tous les journaux d’information, quinze heures quotidiennes de glose aléatoire ont gommé toutes les guerres, effacé toutes les crises et réduit le bruit du monde à la fanfare des hymnes. Repeint en humanisme bonasse par les institutionnels vieillards (au demeurant plus cons que méchants) du service des sports de la télé publique, le barnum aux anneaux, avec sa dope tenant lieu de culture, son business de morale et ses trafics multiples de diplomatie, se déclina sans esprit et sans compétence, imperturbablement, comme le carillon de Big Ben égrenant les poncifs, les vannes pourris et les idées reçues.
A ce stade, si l’on ose dire, la tentation est grande d’évoquer une autre déclinaison de l’opium du peuple, mais ça ne marche pas. Si au moins, serait-on tenté de dire !… Il n’en était même pas besoin, hélas, pour que le pays vécût cet été résigné - sinon indifférent - à tout, comme dans un sas entre élection du pouvoir et découverte du pouvoir. Cent jours de peu, effectivement, et surtout consacrés à la vidange de beaucoup de promesses.
Non qu’il ne s’indignât pas, le pays, aux massacres de civils syriens… Mais que lui dire qui ne parût indécent, après dix-huit mois d’impuissance de la Société des