Au cas où il aurait pu y avoir un doute, même infinitésimal, Laurence Parisot se charge de le dissiper dès l'arrivée du Premier ministre. L'université d'été du Medef toute de rose drapée, serait-ce un signe destiné aux socialistes ? «Personne n'a le monopole des couleurs», prévient la présidente de l'organisation patronale, vantant les vertus «toniques» de cette nuance et enjoignant Jean-Marc Ayrault à s'engouffrer dans la tente où l'attendent plusieurs centaines de chefs d'entreprise. Qui ont donc goûté aux cinquante minutes de discours du chef du gouvernement - le premier devant le Medef - avec circonspection. Au mieux (lire ci-contre). C'est que, selon les mots de Parisot, les patrons se sentent comme des «albatros de Baudelaire : empêchés». Trop de contraintes, trop de prélèvements obligatoires, trop de lois et de règlements… «Nous ne faisons pas semblant d'aller mal», prévient-elle en passant le micro à son hôte.
Bonnes volontés. En tant que chef d'une majorité de plus en plus turbulente, pas question pour Jean-Marc Ayrault de déclarer sa flamme aux entrepreneurs. Dans la matinée d'hier, Jean-Luc Mélenchon avait qualifié d'«erreur politique» sa visite sur le campus de HEC. Et, alors que tous les ministres de Bercy - et d'autres, dix au total - feront le déplacement à Jouy-en-Josas (Yvelines), Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire) a choisi de bouder le cénacle patronal. «Pas incontournable»,