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Libération

Mélenchon ou la posture du matamore

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publié le 29 août 2012 à 19h06

Jean-Luc Mélenchon est revenu en pleine forme de ses vacances chez son ami le grand démocrate Hugo Chávez. L'ex-candidat à l'élection présidentielle a réussi la rentrée la plus tonitruante et la plus remarquée de la nouvelle saison politique. Tel qu'en lui-même, éloquent jusqu'à l'hugolien, agressif jusqu'au compulsif, condescendant jusqu'à la morgue, implacable et féroce, inspiré et ivre de son talent, il a choisi de concentrer ses feux sur François Hollande, aimablement traité de «brave homme», comme aurait dit au XIXe siècle un propriétaire terrien parlant d'un de ses métayers, réduisant son bilan des cent jours à «presque rien» et le rangeant parmi les sociaux libéraux qui ont conduit «aux désastres grec, espagnol et portugais». Mélenchon adopte une fois de plus la posture du matamore, roulant des yeux furieux, la moustache hérissée, le feutre provocant, le verbe outrecuidant et la rapière vétuste.

Cela se traduit par des propos contradictoires et par de curieux dénis de la réalité. Jean-Luc Mélenchon parle de son «succès» à l'élection présidentielle. S'il a effectivement réussi la campagne la plus originale, il est bien loin d'avoir atteint son objectif proclamé. Il rêvait à voix haute de devancer Marine Le Pen et de s'imposer comme le troisième homme de l'élection. La candidate de l'extrême droite a terminé avec sept points d'avance sur lui. Il a découvert un «message révolutionnaire» dans l'élection et il enrage de ne pas