En dépit de la couleur rose qui décorait l'université d'été du Medef sur le campus de HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines), les patrons étaient tristounets hier après-midi. Et le mot d'ordre - «Intégrer» - n'a pu insuffler un peu d'optimisme aux participants, grands et petits patrons venus de toute la France. Motif de ce mouvement d'humeur : le pays ne comprend pas les chefs d'entreprise, le gouvernement ne les écoute pas.
«Cette université, c'est celle du signal d'alarme, lâche un participant. J'espère que Laurence Parisot dira clairement les choses à Jean-Marc Ayrault en privé.» Les «choses» en question, ce sont ces mesures, prises ou à prendre, qui hérissent le poil du patronat et nourrissent un solide complexe de persécution parmi la base du Medef : taxe de 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros par an, nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45%, possible suppression de la niche ISF-PME, possibles limites aux plans sociaux… «On est des cibles», geint un petit patron venu de l'Anjou. «Ils ont besoin de nous, ils sont à la rue», tente de le réconforter son voisin, Michel, entrepreneur agricole dans l'Allier, mettant Libération au défi d'écrire que «les vrais socialistes, ce sont les chefs d'entreprise. C'est nous qui créons les emplois !» Qui poursuit, résigné : «De toute façon, et quoiqu'il arrive, on continuera à entreprendre. Les entrepreneurs voient toujours le verre à moitié plein, on