En plein discours de François Hollande sur la «crise d'une gravité exceptionnelle», c' est passé quasiment inaperçu. Mais, après avoir entretenu le suspense depuis le mois de mai, Martine Aubry a bel et bien officialisé son départ de la direction du PS en promettant, vendredi sur RTL, de faire connaître cette semaine le nom de son successeur. Une décision qu'elle doit prendre de concert avec Jean-Marc Ayrault.
C'est peu dire que la première secrétaire, qui veut «laisser le parti dans de bonnes mains et sur de bons rails», a préparé sa sortie. En juillet, alors que les grandes manœuvres commençaient du côté des «gros» ministres - Le Foll, Peillon, Moscovici, Valls… -, la maire de Lille a dégainé une alliance surprise avec le Premier ministre. Faisant d'une pierre deux coups : imposer le silence dans les rangs du gouvernement et tuer dans l'œuf ce «tout sauf Aubry» naissant aux allures de vengeance quatre ans après le congrès de Reims. «Ils voulaient changer la majorité mais le sujet, aujourd'hui, c'est comment on montre qu'il y a le rassemblement et comment on le fait vivre», diagnostique Christophe Borgel, chargé des élections auprès d'Aubry.
Et, fin août à La Rochelle, elle a fait applaudir le bilan de ses quatre années à un poste dont elle ne voulait pas au départ : «Un président socialiste, une Assemblée à gauche et un PS rénové.» «Ça s'est fait des fois avec un peu d'autorité, mais la mentalité a changé au PS», vante son bras dr