Rentrée judiciaire en fanfare pour Ziad Takieddine. Suspecté d’avoir encaissé des commissions dans deux contrats d’armement signés sous le gouvernement Balladur - Agosta (deux sous-marins pour le Pakistan) et Sawari II (deux frégates pour l’Arabie Saoudite) - puis d’avoir financé en sous-main la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, l’intermédiaire libanais se débat comme un beau diable. Sa cible principale : le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, puis la justice française en général, avant de flinguer à tout va Chirac et Sarkozy.
Lundi, Takieddine a porté plainte contre Balladur devant la Cour de justice de la République (CJR). Une plainte par l'absurde, puisqu'il nie avec la dernière énergie avoir financé sa campagne - malgré quelques curieux et concomitants transferts d'espèces au printemps 1995. «Sans pour autant souscrire à la thèse du juge d'instruction et se déclarant totalement étranger à un éventuel financement politique illicite», le texte de sa plainte (dont Libération a reçu copie) entend «prendre Renaud Van Ruymbeke à son propre scénario», pour mieux le dessaisir du dossier.
«Cible». A ce stade de la procédure, le juge d'instruction est contraint de concentrer le tir et de mettre en examen des collaborateurs de ministres (Renaud Donnedieu de Vabre à la Défense, Nicolas Bazire à Matignon), sans pouvoir mettre en cause leurs patrons de l'époque, François Léotard (alors ministre de la Défense) et Edouard B