Ça ressemble à la dernière cartouche, virant au pétard mouillé. Dans la bataille jusqu'ici feutrée pour le poste de premier secrétaire du PS, Harlem Désir a dégainé cette semaine son ultime réclamation : un «vote ouvert» sur le successeur de Martine Aubry pour renforcer la «légitimité» du futur chef des socialistes. «J'écoute, j'entends ce qu'il se dit, explique Désir à Libération. Les militants ne comprennent pas cette procédure. Elle leur semble opaque.» Ou comment, sous couvert du respect des militants, balancer que le duel qui l'oppose au député de Paris Jean-Christophe Cambadélis est antidémocratique.
«URSS». Pour éviter de rééditer les drames du congrès de Reims, les statuts du PS ont été modifiés en 2010. Ils font de l'actuelle première secrétaire la faiseuse de roi : en lançant en juillet avec Jean-Marc Ayrault la constitution d'une «motion de rassemblement» inévitablement majoritaire, celui qui en sera le chef de file sera couronné à la tête du PS lors du congrès, fin octobre, à Toulouse. Le 11 septembre au soir, date limite de dépôt des motions, on connaîtra donc le successeur d'Aubry.
«Mais, puisque la première secrétaire et le Premier ministre ont décidé d'incorporer, parfois de force, toutes les personnalités du PS, où est la capacité de choisir ?» se plaint le sénateur de la Nièvre, Gaëtan Gorce. «Un processus à la nord-coréenne», renchérit Jean-Jack Queyranne, président de l