«Ça va Anne ?» s'enquiert une dame bon chic en articulant son prénom. Assise à la terrasse d'un café près de Saint-Sulpice, l'intéressée boit du petit-lait. Longtemps, Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë, fut considérée comme sa successeure désignée, consignée dans l'ombre du grand homme. Dix ans où elle s'est occupée du «bureau des temps» pour adapter les services municipaux au quotidien des citadins, puis de l'urbanisme. Cette fois, c'est son heure. A 53 ans et à vingt mois des élections municipales, Anne Hidalgo lance aujourd'hui sa candidature à la mairie de Paris. Et elle ne cache pas son impatience. «Je veux aller sentir tout ce qui bouge dans Paris dans la position de candidate, et que les Parisiens sachent qui je suis», confie-t-elle. Pourquoi si tôt ? «Il faut qu'elle s'émancipe de son statut de dauphine. Elle va pouvoir endosser le leadership», indique un de ses proches.
«Décalée». Jean-Marie Le Guen, son rival chez les socialistes, y voit un signe de fébrilité. «On est à plus de dix-huit mois du scrutin, et on sort à peine d'une séquence électorale. Cela dit, ce n'est pas une surprise», banalise le député de Paris, ex-strauss-kahnien. Chez les écologistes, on trouve cette annonce «un peu décalée par rapport à une rentrée agitée politiquement et marquée par les préoccupations sociales des Français», lâche un proche de Cécile Duflot. Hidalgo n'en a cure. Le lancement de sa candidature est u