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Frêche se fait toujours prier

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Montpellier . Devant une statue du potentat socialiste mort en 2010, ses héritiers, en pleine guerre, ont versé dans l’hagiographie.
publié le 5 septembre 2012 à 22h26

Ils se détestent, sont socialistes et dégoisent en permanence les uns sur les autres. Mais, hier, ils étaient tous là, réunis pour communier autour de la statue de celui qui les a faits reine ou roi. A Montpellier, les héritiers politiques de Georges Frêche ont désormais un «lieu physique de recueillement», a souligné Christian Bourquin, président de la région Languedoc-Roussillon, en inaugurant la statue de son mentor (près de 800 kilos de bronze, 2,5 m de hauteur) auquel il a succédé après son décès en octobre 2010.

Envolées. Doigt docte et poing serré dans le dos, le Frêche statufié à l'entrée du tout nouveau lycée hôtelier qui porte son nom affiche un sourire goguenard. Des extraits de ses envolées et de sa pensée ont été diffusés face à un parterre aussi recueilli que lors d'un enterrement : «J'ai préféré ignorer la haine des loups qui hurlent dans la nuit», «je suis un homme libre au service du peuple»… Rien, bien sûr, de ses dérapages relatifs aux harkis qualifiés de «sous-hommes» ou des Blacks trop nombreux, selon lui, en équipe de France.

Hagiographe du grand défunt montpelliérain, Christian Bourquin a loué le «grand bâtisseur», «le visionnaire», «le talent de cet artiste de la vie politique» tout en assurant qu'il continuait à «incarner le leadership».

L’ancien homme fort de la ville, puis de l’agglomération et de la région, a laissé un vide politique abyssal au terme de ses trent