Quatre mois après la victoire présidentielle de François Hollande, un événement inattendu se produit : il y a, dans le climat français ambiant, une sorte de nostalgie du bonapartisme qui s’exprime. Elle ne touche évidemment pas le cœur de l’électorat de gauche mais elle imprègne largement l’atmosphère de l’Hexagone. Premier symptôme parfaitement imprévisible, la vague de sarkozysme qui submerge l’UMP. Nul n’est plus représentatif du bonapartisme que l’ex-président de la République. Or, la droite parlementaire connaît soudain un spectaculaire regain de ferveur à son endroit. L’électorat UMP le porte derechef aux nues, comme l’attestent tous les sondages de popularité. Les militants l’adulent et le manifestent bruyamment, jour après jour, à l’occasion de la campagne pour la désignation du futur président de leur parti. Du coup, les dirigeants de l’UMP rivalisent d’admiration ostentatoire, de fidélité proclamée vis-à-vis de l’ancien chef de l’Etat. Chaque candidat y va de son dithyrambe ou de son panégyrique. Nicolas Sarkozy est redevenu le guide, certes lointain, mais la référence proche de cette famille-là, comme si elle ne pouvait se résoudre à se passer d’un chef charismatique et il est vrai qu’à cette aune-là, ni Jean-François Copé ni François Fillon ne peuvent rivaliser avec lui. On pourrait croire qu’il s’agit là d’un phénomène banal et que, faute d’un héritier enthousiasmant, électeurs, militants et dirigeants se tournent tout naturellement vers leur ancien leader. Il n
La nostalgie du bonapartisme
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par Alain Duhamel
publié le 5 septembre 2012 à 19h07
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