Les voies des militants socialistes sont impénétrables. Ils sortent à peine d’une année de batailles électorales harassantes – de la primaire aux législatives – et sont pour les quelques jours qui viennent plongés jusqu’au cou dans les discussions de motion, de premier secrétaire et de congrès.
Et pourtant, un soir de rentrée scolaire, ils étaient presque 200 bien installés dans le velours rouge des fauteuils du théâtre Artistic Athévains, à Paris, pour assister mardi à… une réunion de militants socialistes jouée sur scène. Sur un texte de Julien Dray certes mais pendant 79 longues minutes ! C'est la «contribution» de l'ancien député de l'Essonne en vue du congrès de Toulouse, une pièce de théâtre mettant en scène huit militants qui, dans les vapeurs du 6 mai, se demandent quoi faire de cette victoire présidentielle. Une autre façon de poser la question «à quoi sert le Parti socialiste ?».Sans vraiment y répondre.
On est dans le constat, pas dans le mécano de la suite. Dans un dialogue entre deux gauches, l'une toujours tiraillée par «le rêve», l'autre obsédée par la bonne gestion des finances publiques (incarnée par Stéphane, caricature de bobo parisien, conseiller ministériel en retard parce qu'il n'a pas réussi à garer son Vélib…). La crise est là – dette grecque, plan social chez PSA, bras de fer avec Angela Merkel – et plombe un peut tout. On est loin de la «volonté festive d'émancipation» ressentie en 1981, constate donc Marie-France, la retrai