A Marseille et plus largement dans les Bouches du Rhône, l'émotion suscitée par les assassinats à répétition va au-delà de l’insupportable remise en cause de l’ordre public, quand nous assistons éberlués à l’incapacité de l’Etat à le rétablir. Nous vivons sous des latitudes où la République est durablement malade. Nous assistons au délabrement de l’ordre républicain dont les fondements sont pourtant censés garantir une démocratie active au service de l’intérêt général, de la solidarité et de la défense des plus faibles. Pourtant, ni la police, ni la justice, ni les partis politiques ne sont plus en mesure d’agir efficacement.
Achat de clientèle
Nous sommes confrontés à des coteries. Leur modèle de représentativité investit les corps intermédiaires et les partis politiques. Les choix opérés ne se font pas avec l’ambition de servir la République, mais avec la volonté de renforcer des intérêts particuliers économiques, claniques, népotiques. Trop souvent, les décisions prises concourent à l’achat de clientèle, au développement de systèmes chargés d'ériger la servitude volontaire en pratique dominante. Des exemples, dans les responsabilités qui sont les nôtres, nous en rencontrons une multitude, au point que nos amis d’autres régions nous souhaitent souvent « bon courage ». Une fois dépassées la peur physique, les insultes, les menaces, ce qui nous inquiète est de voir des complicités, patiemment érigées au niveau national au coeur de nos organisations ou dans les administrations, se déployer plus