Razzy Hammadi a fait ses premiers pas de député à l'Assemblée en juin. A son arrivée dans l'hémicycle, Patrick Balkany (cinq mandats et plusieurs casseroles derrière lui) l'interpelle: «Bienvenue au club.» Le vieux mâle blanc de droite, cumulard, banlieue chic, face au plus jeune élu socialiste, du 93, au patronyme arabe. Deux mois après, installé dans sa permanence à Montreuil, dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi en sourit encore. Et glisse: «Evidemment, j'ai un peu du mal avec les clubs.»
«Il ne faut pas faire d'autocensure»
L'ancien patron des jeunes socialistes place tout de même: «Au début, il y a un délai d'humilité.» On s'étrangle: médiatique, forte tête – cet ancien «noniste» a déjà annoncé qu'il ne voterait pas le traité budgétaire européen –, l'humilité n'est pas vraiment son genre. «Détrompez-vous», se récrie-t-il. Mais on sent qu'il ne tiendra pas longtemps le rôle du modeste. «Les premiers temps, on regarde ses chaussures, on veut être dans les bonnes commissions, poursuit-il. Mais il ne faut pas faire d'autocensure.» Il a déposé ses amendements sur les emplois d'avenir (examinés à partir de ce mardi), souhaite participer à la discussion générale sur le logement, etc. «Avoir mon mot à dire dans l'hémicycle, ça me donne le frisson», reconnaît-il.
Son premier acte pol